Les vieilles
habitudes ont la vie dure. Cette maxime est en fait le reflet parfait des
attitudes empruntées au paléolithique par le régime Faure Gnassingbé pour
s’imposer et s’éterniser. Un pouvoir qui depuis bat de l’aile et est au bord de
l’implosion du fait de son fourvoiement pour finalement se faire prendre dans
son propre piège. Du forcing, de la terreur et de multiples erreurs, jamais un
menu aussi indigeste que les frasques répétées du pouvoir RPT-UNIR n’est en
passe de provoquer des vomissements fatals. Forcing, terreur et erreurs, cette
infernale trine d’un régime aux abois, marque sans nul doute l’apogée du
pouvoir togolais ou les prémisses d’une chute prochaine d’un régime vomi de
toutes parts.
C’est assez fini,
le pouvoir RPT-UNIR n’est plus ingénieux, il n’est plus créatif, inventif. Il
est désormais à court d’idées et n’a véritablement plus de projets nouveaux à
faire valoir dans son plan de prédation et de conservation de pouvoir à vie.
Alors, il est retourné à plus de 20 ans en arrière et a renoué avec les vieilles
méthodes autocratiques, c’est-à-dire la culture de violence et de terreur qui a
singularisé le régime Eyadéma.
« La culture
de la violence, fondement de la pérennité du pouvoir du Président Gnassingbé
Eyadéma constitue une dimension importante des violations des droits de l’homme
sous son règne et un facteur explicatif de la montée de la violence après son
décès. Les mécanismes opératoires de cette culture sont d’une part, le silence
sur la réalité des actes et les pratiques de terreur, de répression et d’autre
part, l’impunité totale pour leurs responsables, commanditaires et exécutants ». C’est de cette
manière ramassée que la Mission de l’ONU présentait son rapport d’enquête sur
le Togo en 2005.
En se remémorant
les derniers développements dans les villes assiégées du nord Togo, entre
autres, Kparatao,
Bafilo et Sokodé, tous ceux qui estimaient il y a encore quelques années que
beaucoup d’efforts ont été faits dans le cadre de la restauration et de la
promotion des droits de l’homme au Togo depuis l’avènement de Faure Gnassingbé
à la tête de l’Etat du Togo, ceux-là doivent justement commencer à s’interroger
sérieusement, se demander aujourd’hui s’ils n’étaient pas dans une totale
illusion au moment où ils « béatifiaient » le Prince de Lomé II, « le
fils du Père ».
Hier, sous
Eyadema, l’ONG Amnesty international présentait la République togolaise en ces
termes : « Togo : Etat de terreur ». Tenir aujourd’hui le
même discours en se fondant sur les circonstances actuelles et les gros ennuis
quotidiens des populations dans les villes assiégées du Togo, certains
pourraient croire qu’on utilisait plutôt de l’euphémisme en parlant de terreur.
Sinon comment peut-on expliquer que des militaires togolais lourdement armés et
d’autres à bord des blindés et des pick-up tiennent au respect les populations
de certaines villes du pays, Mango, Kparatao, Bafilo et Sokodé etc. alors que
ces localités précitées ne sont jamais sous la menace d’une agression
extérieure ? Comment peut-on expliquer que certaines de ces populations de
Bafilo et de Sokodé, en rentrant tardivement de leur activité quotidienne
soient prises à partie par des militaires censés les protéger, ils les bastonnent,
les molestent sans oublier les graves traumatismes que subissent ces populations
en entendant çà et là dans leur ville, des coups de feu permanents ? Comment
peut-on enfin expliquer le silence des autorités togolaises sur cette situation
qui n’honore pas le Chef d’Etat qui se veut démocrate ? Dis-moi ce que tu
fais, je te dirai qui tu es !
Recensement
galvaudé, infantilisé et mimé dans un forcing apparent, scène de provocation au
Parlement avec des députés bleus qui avalisent des coups de force permanents, des
ministres qui s’illustrent dans des discours virulents…c’est le relevé
saisissant des attitudes d’un régime aux abois qui ne comprend que le langage
de la force et de la violence pour gouverner contre les aspirations profondes du
peuple togolais qu’ils sont prêts à martyriser aussi longtemps que possible
pour l’obliger à les suivre.
Ce qui se passe aujourd’hui
au Togo, sort véritablement de l’entendement humain parce que le degré de
cynisme que les apparatchiks du régime RPT-UNIR font subir aux populations
togolaises, est totalement inacceptable et insupportable. Mais pour le leader du PNP,
Tikpi
Atchadam, natif de Kparatao, village assiégé, ce qu’ils font, n’est pas du tout
nouveau. « Il s’agit d’un vieux projet du régime retiré du tiroir à chaque
fois que les Togolais sont à deux doigts de leur liberté… le projet en
question, c’est la deuxième fois que nous en parlons se résume en ceci : peuple
togolais tu nous laisses gouverner à vie ou bien nous te laissons un pays
complètement détruit qui ne pourra plus se relever, » a déclaré l’homme
politique qui fait aujourd’hui la misère au pouvoir togolais. À l’en croire,
les armes
disparues, le refus de lever le siège sur les villes de Mango, Bafilo et Sokodé
et certains quartiers de la capitale Lomé, les rafles répétées des populations,
les incendies des mosquées et des exemplaires des Coran déchirés et brûlés, les
incendies des églises, les actes de vandalisme contre le nouveau siège du PNP
Sokodé la nuit du 24 au 25 octobre 2018 font partie du projet. « En
vue de la mise en œuvre de ce projet, ils ont mis de côté tous les moyens, le
prologue annonçant la pièce de théâtre proprement dite est cousu de
provocations. La stratégie est simple, multiplier les provocations pour obtenir
la réaction supposée ou vraie de la population pour enfin justifier la mise du
pays à feu et à sang. Ceci doit commencer à Lomé, Mango, Bafilo, Sokodé ou
Tchamba, » révèle le président du PNP qui explique aussi que les actes
de vandalisme contre le siège du PNP dans la nuit du 24 au 25 Octobre 2018,
l’incendie volontaire du siège de UNIR dans la nuit du 26 au 27 octobre 2018,
les bastonnades dans la ville de Sokodé et ses environs dans la nuit du 27 au
28 octobre 2018, tout ceci en lien avec ce qui s’est passé dans la nuit du 28,
constituent des actes d’une même pièce de théâtre tragique bien ficelée.
Tout
en demandant aux populations togolaises à garder leur calme et à ne pas céder à
la provocation, Tikpi Atchadam interpelle la CEDEAO, l’Union africaine, les
diplomates accrédités au Togo et à toute la communauté internationale à « parer
à toute situation désastreuse », car estime-t-il que « le
moment est venu de dépasser les condamnations de principe pour prendre des
mesures adéquates contre ce régime pyromane dont les actes pourraient réduire à
néant les efforts déjà réalisés dans les autres pays de la sous-région. La
facilitation et le comité de suivi doivent saisir les signaux annonciateurs du
chaos recherchés par le pouvoir cinquantenaire en place pour enfin prendre des
mesures avant qu'il ne soit trop tard ».
Au
demeurant, l’analyse des fourvoiements répétés et des erreurs politiques que ne
cesse de multiplier le système RPT-UNIR est symptomatique de la « peur
panique » qui s’est emparée de Faure Gnassingbé et de tous ses amis de la
minorité depuis les évènements du 19 août. Ces évènements qu’aucun observateur
avisé de la politique togolaise ou africaine n’a pu prédit, hantent toujours le
sommeil des dirigeants togolais et la peur de perdre le pouvoir devient plus
profonde. C’est ce qui peut expliquer cette culture de violence et de terreur, une
manière de créer une psychose générale au sein de la population pour se sortir
d’affaires. C’était pour rappel la méthode du Père. Seulement que les époques,
les défis et la détermination du peuple togolais ne sont plus les mêmes. Le
pouvoir RPT-UNIR est en train de filer du mauvais coton. L’histoire des peuples
renseigne que les dirigeants qui ont bâti leur pouvoir sur la force et la
brutalité finissent toujours par être victimes de leurs propres turpitudes, de
leurs erreurs. Le Togo vit sans nul doute un moment crucial de son histoire.
Les oppresseurs et autres marchands de terreur se verront bientôt pris dans
leurs propres pièges, victimes de leurs propres erreurs. La fin est merveilleusement
proche. Le déclin est juste à l’horizon.
Sylvestre BENI
Togo: Le déclin à l’horizon
