On les croyait au
bout de leurs peines après la révolte populaire du 19 août 2017 et ses corollaires,
et la quasi-maîtrise de la situation par le pouvoir en place. Mais, c’est mal
connaître les hommes du régime togolais qui font tout pour ne laisser aucune
poche de résistance sur le territoire national, et traquer jusqu’à leur dernier
retranchement ceux qui sont susceptibles de rallumer la flamme de la résistance
pour l’alternance et le changement. Ainsi, aussi bien les militants du Parti
national panafricain (PNP) qui sont les plus en vue, que ceux d’autres
chapelles politiques de l’opposition, ils continuent de subir la croix.
Sous la direction de Tikpi Salifou
Atchadam, leader charismatique et président national du PNP, militants et
sympathisants de ce parti, ont provoqué le 19 août 2017, un inédit sur le
théâtre politique togolais, en étant dans une posture insurrectionnelle,
presque révolutionnaire pour faire balancer le pouvoir cinquantenaire des
Gnassingbé.
Fers de lance d’une spontanéité
politique sans précédent, les membres du PNP dans leur déterminisme contagieux,
les Togolais de l’intérieur et ceux de l’extérieur se mêlant à la danse, tout
aussi mobilisés et galvanisés par l’appel du « petit » Tikpi à acter
l’alternance politique au Togo, eh bien ces membres du PNP donc ont, par leur courage
et une volonté patriotique légendaire, fait changer la trajectoire de la peur,
contraignant le régime RPT-UNIR à lâcher du lest et à consentir de nombreux
sacrifices sur des questions politiques qui autrefois, étaient des sujets
tabous au Togo.
Et s’il fallait payer le prix,
beaucoup de militants, sympathisants et anonymes épousant l’idée du changement démocratique
qu’incarnait le PNP, sont tombés sous les balles assassines des forcenés pour
que renaisse la nation togolaise. La liste de ces martyrs est vraiment longue,
et le peuple togolais continue jusqu’aujourd’hui à leur rendre un vibrant hommage
bien que la lutte pour l’alternance et le changement tant souhaités, est loin
d’être terminée.
Mais, plus prudents que jamais, les
membres du système RPT-UNIR ne baissent aussi pas la garde, craignant dans leur
for intérieur, un nouveau vent de révolte à l’image de celui du 19 août et qui
risque d’être fatal pour eux et pour le pouvoir en place. « Il n’y aura plus de 19
août et le gouvernement s’est préparé à toutes les éventualités ».
De cette formule, le pouvoir des
Gnassingbé se braque tout le temps, du moins, reste aux aguets pour ne plus se
laisser surprendre. Alors, il jette son dévolu sur des visages connus au sein de
l’opposition dont ceux du PNP, avec sûrement pour objectif de les mettre sous
écrous comme les centaines de militants de l’opposition qui séjournent dans les
prisons sur toute l’étendue du territoire togolais.
D’après nos informations, des
militants comme Ali lala-Dom, Koussikpor K. Mensanvi, Arouna Adiza, Tcharie Hodoabalo
Akizou, Kpodar Anani Florentin, Akondo Moukaila, Bansa Koffi Emèko, Djessou
Agbegnigan etc. faisant objet de filature dans leurs déplacements et, ajouté à
la psychose que vit les formations politiques de l’opposition depuis le 19 août
au Togo, beaucoup prennent progressivement le maquis comme c’est le cas
récemment du président du MPDD, Agbéyomé Kodjo et bien avant lui, le président
du PNP, Tikpi Atchadam qui, craignant pour la vie d’après ses déclarations, a
pris la difficile route de l’exil.
Si aujourd’hui, la psychose a
pris une dimension assez considérable, frôlant le pire dans la cité, et obligeant
militants et sympathisants de l’opposition sans oublier des anonymes aussi
engagés dans la lutte à vivre plus cachés, c’est en raison de l’assassinat du
Colonel Madjoulba et du curieux accident de circulation du Colonel Bataba, soit
deux officiers de l’armée togolaise dont des rumeurs renvoient à des distances
qu’ils prenaient vis-à-vis du pouvoir togolais.
Le mal est profond et le peuple
en lutte, en dépit de la fatigue, de la peur et de la terreur de ces autres
hommes, continue de se battre pour que triomphent la démocratie et la paix
véritable. C’est, en effet, l’objectif principal de leur lutte.
Togo: La traque silencieuse des militants s’intensifie
