Si le ridicule tuait, il n’y aurait plus de places au
séjour des morts. Cette réflexion ne souffre d’aucune ambigüité, et tout le
monde le sait y compris les reliquats de l’UFC. Cependant, lorsque
l’incontinence inonde les habitudes, l’inconstance prend le pas sur la décence.
C’est sans nul doute le cas de l’Union des Forces de Changement, l’UFC de Gil
Olympio qui lui, a complètement disparu des écrans radar, laissant son parti
qui jadis était de l’or, dans les mains d’un panel d’aventuristes politiques qui
se fourvoient au gré du vent. L’UFC d’aujourd’hui qui n’est que du sable
mouvant, veut se faire l’important. Faut-il en rire ou en pleurer ?
Le
Lundi 3 décembre 2018, des membres de ce parti canal historique sous la conduite du « nouveau moine » Isaac
Tchiakpé, Conseiller de Gil Olympio, ont échangé avec la presse sur le
processus électoral en cours dans le pays. L’UFC qui a aussi investi des
candidats pour le prochain scrutin législatif devant se tenir le 20 décembre
2018, (une date polémique), a, dans sa quête des sièges au Parlement, présenté
aux professionnels des médias un projet à trois volets, portant sur la politique,
l’économie et le social.
Mais,
là où le bât blesse, c’est quand cette UFC se permet de dire au vu et au su du
public qu’elle convoite aussi la majorité à l’Assemblée nationale. Non, c’est
vrai que la morale a depuis quitté la politique dans nos Etats africains. Mais,
au moins, les acteurs politiques se doivent de faire violence envers eux-mêmes
pour assurer un devoir d’honnêteté envers les populations qu’ils prétendent
défendre au Parlement.
Depuis
le 26 mai 2010 que l’Union des Forces de Changement convole en justes noces avec
le régime Gnassingbé, ce parti s’est alors vidé de sa substance, de sa bonne
substance et n’est donc qu’une coquille vide. Même le Président National de ce
parti, M. Gil Olympio n’est désormais que l’ombre de lui-même. Aujourd’hui, il
serait difficile, très difficile pour les quelques individus qui composent
encore le bureau de fait de ce parti de rassembler une dizaine de partisans sur
un terrain de football puisque l’UFC n’a quasiment plus de militants à faire
sortir pour battre campagne. D’ailleurs, dans un communiqué en date du 25 Novembre
2018 signé par les premiers responsables des Fédérations de Tône et Cinkassé,
ces derniers peignent toute la difficulté qu’éprouve le parti UFC à exister.
Aussi sont-ils revenus sur les derniers rififis au sein du parti concernant les
élections législatives. Voici donc la teneur de la mise au point des fédérations
précitées :
« Notre parti l’Union des Forces de Changement
(UFC) traverse depuis quelques années une crise sévère qui entache son image et
le ralenti dans ses actions. Dans ces conditions, les Fédérations de Tône et
Cinkassé ont toujours attiré l’attention du bureau directeur sur les
difficultés qu’elles vivent, notamment à convaincre et remotiver les militants.
Mais force a toujours été de constater que le bureau directeur est resté sourd
à nos préoccupations. Bien avant que le problème des candidatures pour les élections
législatives de 2018 ne survienne, nous avions évoqué nos difficultés à
convaincre nos militants à candidater. Mais quelle n’a pas été notre surprise
de constater que la Cour Constitutionnelle a publié une liste des candidats
pour nos fédérations alors que nous n’avons pas eu connaissance au préalable de
cette liste et du classement des candidats. Par conséquent, nous tenons à vous
informer, comme nous l’avions signalé à la rencontre du 24 Novembre 2018 à Lomé
que les Fédérations de Tône et Cinkassé ne peuvent s’engager à accompagner
cette liste qu’elles ne connaissent pas. De plus, nous constatons, bien que
nous soyons d’accord avec le principe d’alternance pacifique prôné par le Président
National, que notre parti n’a aucune ambition de conquérir le pouvoir. Dans les
faits, les actions et les propos du parti sont l’expression d’un soutien pur et
simple du régime au pouvoir, et souvent contre l’opposition dont nous nous
réclamons ».
Cette
mise au point des Fédérations de Tône et Cinkassé prouve à suffisance que
l’actuel bureau de l’UFC, s’est véritablement engagé dans un simulacre de lutte
démocratique pour en vérité bluffer les populations togolaises, restées en
majorité assoiffées de l’alternance et du changement.
Tout
ce que fait ce parti aujourd’hui devait paraitre comme du pipeau, si non, un
engagement à peine voilé pour soutenir la dictature togolaise et maintenir le
peuple dans la misère. Croire qu’une poignée d’individus qui veut par des
raccourcis rejoindre le Parlement pour assurer ses vieux jours, se bat en
réalité pour le peuple togolais en luttes, c’est faire preuve d’une hérésie
incurable. C’est dire que le rêve de la majorité parlementaire que nourrit le parti
UFC de Gil Olympio doit susciter du rire chez ceux qui connaissent les affabulateurs
de la République togolaise, mais aussi des pleurs chez tous ceux qui ont cru au
charisme de Gil Olympio qui finalement a déçu plus d’un, réduisant son grand
parti UFC à une particule effroyable, honteuse et triste.
Si
c’est à refaire, beaucoup réfléchiront mille fois avant d’agir.
Sylvestre BENI
Même l’UFC rêve de la majorité : Faut-il en rire ou en pleurer ?
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