La délégation de la Coalition des 14 partis de l’opposition
togolaise (C14) qui devait se rendre ce samedi 27 Octobre 2018 à Conakry chez le
Président guinéen, le Prof. Alpha Condé, n’a pas pu faire le déplacement. Aux dernières
nouvelles, le report de l’invitation de la facilitation a été communiqué aux
membres de la C14.
Tout
cela est symptomatique de la grande légèreté qu’affiche cette mission de la facilitation
de la CEDEAO dans la crise sociopolitique au Togo. Annuler une telle mission au
moment où la situation politique au Togo nécessite plus d’engagements et d’impacts
de la CEDEAO, devait paraître aux yeux des Togolais comme une tacite bénédiction
des égarements politiques portant la griffe du pouvoir togolais.
Silencieuse
depuis la violation du relevé de conclusions du Comité de suivi par le pouvoir togolais
qui épaule son allié l’Union des Forces de Changement (UFC) dans le braquage d’un
siège à la CENI, silencieuse depuis le coup de force qui s’est opéré au
Parlement togolais avec le système RPT-UNIR qui s’invite dans le choix des
membres de la coalition devant siéger à la CENI, silencieuse sur la question
des réformes constitutionnelles et institutionnelles, et surtout électorales, silencieuse
sur la recomposition de la cour constitutionnelle, silencieuse sur toutes les irrégularités
constatées lors d’un simulacre de recensement, etc. la CEDEAO, du fait de ses
manquements, ressuscite des souvenirs douloureux chez les Togolais. Car, cette organisation
sous régionale semble se plaire dans un rôle de pompier.
Si
tant est que la CEDEAO veut véritablement respecter les aspirations profondes de
la majorité des Togolais qui veulent, à l’instar des autres pays de la sous-région,
expérimenter les merveilles de la Démocratie, elle ferait mieux de changer considérablement
d’attitudes et de s’impliquer pleinement dans la résolution de la crise sociopolitique
au Togo. Pour l’heure, les Togolais pensent que le syndicat des Chefs d’Etat de
la CEDEAO se soutient infailliblement.
Xavier AGBEVE
La C14 pas à Conakry, la CEDEAO face à ses incohérences
