Depuis quelques mois, l’on assiste à une vague de critiques
sans fondements, une forme de compétition de crachat contre la personne de Jean-Pierre
Fabre, opposant charismatique et président de l’Alliance nationale pour le
changement (ANC). Cette haine viscérale que nourrit une infime partie de
l’opinion nationale contre celui qui a dédicacé sa vie pour la lutte politique
au Togo, mérite qu’on puisse retourner sur les chantiers du processus
démocratique, interroger l’histoire de la nation afin de mieux renseigner ceux
qui semblent oublier jadis. Fabre et la présidentielle de 2020 serait mieux une
histoire d’amour que de haines.
« La victoire a cent pères, mais la défaite est
orpheline ».
Cette citation que la légende attribue au 35ᵉ président américain John Kennedy,
se vérifie bien dans la conception de la lutte démocratique au Togo. En effet, des
hommes de peu de visions, manquant sans nul doute de discernements, semblent tout
désigner les auteurs de l’échec politique au Togo, encore qu’il est prématuré
d’évoquer un quelconque échec de la lutte démocratique au Togo, vu que depuis
des années d’autocratie et de brigandage politique, jamais le régime RPT-UNIR n’a
été aussi proche du requiem de son hégémonie, en dépit de l’apparat de sérénité
qu’affichent les apparatchiks du système cinquantenaire.
Aujourd’hui,
si beaucoup estiment que le régime togolais est fort, ils doivent avoir la
lucidité nécessaire pour comprendre que c’est parce que l’opposition togolaise
n’est pas faible. Les deux vont de pair sinon, il y a longtemps que le Togo
serait une cruelle monarchie à l’image de la Corée du Nord où les populations
cornéennes sont presque réduites au rôle d’adeptes du Gourou perfide depuis Kim
Il-Sung à Kim Jong-un en passant par Kim Jong-il.
Devant
ce tableau, si certains opposants togolais ont pu tenir et tiennent encore tête
à un régime connu merdique, médiocre et méchant, il convient en effet, de se
réaliser que lesdits opposants ne sont pas des poules mouillées face à un
pouvoir effronté qui a la force de l’or (l’argent) et la force de feu (une junte
militaire fondée sur l’ethnie) et qui plus est, est capable d’acheter la
conscience du plus grand démocrate occidental. La preuve peut être facilement
apportée par la complaisance des plus grandes démocraties mondiales à l’égard
du régime togolais qui, depuis des années, se renouvelle sur la violence brute
et l’axiome de la perversité indicible. Un détail qui s’avère aussi important,
est de rappeler que ce régime est souvent cité comme financeur des candidats à
la magistrature suprême dans certaines démocraties en Afrique et dans le monde.
Une fois au pouvoir, les désormais présidents ne pouvaient manifester une
quelconque ingratitude à l’égard du bienfaiteur. Et c’est ce régime aux mille soutiens
que combat un échantillonnage d’opposants volontaristes mais sans moyens et
sans défenses. Ils méritent autre chose que du mépris.
Dans
cet échantillonnage qui a gardé la perche tendue, la lutte très âpre nonobstant
les risques encourus, c’est-à-dire des gens qui ont sacrifié leur vie pour la
cause commune, y figure Jean-Pierre Fabre, ce président charismatique de l’ANC.
De
son jeune âge à la soixantaine sonnée, la vie de Jean-Pierre ne se résume qu’à
la politique. Il n’a presque plus une autre vie plus dévouée, plus responsable
et plus engagée pour le bien-être de ses concitoyens. Sa mortification
universelle est une marque déposée et aujourd’hui, quand monte une certaine protestation
contre sa personne, une haine inculte convergeant vers une incitation à la vindicte
populaire, dans ces circonstances, l’on ne doit pas se payer de mots pour dénoncer
cette vile ingratitude née de la méconduite d’une infime partie de Togolais.
Vouloir descendre politiquement Jean-Pierre Fabre et ensuite le livrer à la
vindicte populaire juste parce que la lutte démocratique s’enlise, est une déviance
que nul ne saurait tolérer. « Cela fait des années que l’on entend
ces critiques. Personne n’empêche leurs auteurs d’entrer en scène et de prendre
les devants de la lutte. Je les attends avec impatience. C’est avec plaisir et
respect que je m’effacerai si telle est la volonté des militants de mon parti.
Il est quand même scandaleux que des compatriotes prétendent lutter pour le
changement en s’érigeant d’une manière pathologique en donneurs de leçons. Ils
laissent tranquille l’adversaire commun. Ils font la part belle au pouvoir en
place. Par contre, ils passent leur temps à déchiqueter en critiques acerbes et
infondées, ceux qui risquent chaque jour leur vie pour tenter d’arracher notre
pays et le peuple togolais des griffes d’une dictature de plus d’un
demi-siècle. Je m’interroge sur leur intention réelle. Je me demande s’ils
veulent réellement le changement ». Une réplique réfléchie de M. Fabre.
Désormais, ses détracteurs réfléchiront mille et une fois avant de reprendre le
manteau des critiqueurs de la République. Par contre, l’on comprendrait ces
esprits soucieux de proposer autre chose en élaborant une stratégie de la gagne
en 2020 sans Jean-Pierre Fabre. Ils en ont pleinement le droit sans que ce
dernier ne soit payé en monnaie de singe.
Fabre et la
présidentielle de 2020
Candidat
malheureux à deux élections présidentielles, Jean-Pierre Fabre, candidat du
FRAC en 2010 et du CAP 2015, il y a quatre ans, a toujours estimé avoir gagné
ces élections sans jamais prendre les clés de la présidence. Une situation qui
oblige certains à l’élaboration d’une stratégie de la gagne en 2020 sans le
président de l’ANC. Et c’est cette propension qui commande les actions de quelques
Togolais en faveur des anciens du Palais de Lomé 2 qui sont tombés en disgrâce
avec le pouvoir togolais, notamment Pascal Bodjona et François Esso Boko.
Seulement, ce que les populations togolaises doivent comprendre ou feignent
d’ignorer, est que ni Pascal Bodjona ni François Esso Boko ne peuvent être dans
les bonnes grâces du peuple sans que ceux-ci ne reçoivent l’onction de
Jean-Pierre Fabre ou adoubés par ce dernier car, quels que soient les agissements
des uns et des autres, Jean-Pierre demeure l’incarnation du vrai opposant togolais
et son parti l’ANC, reste la principale force d’opposition au Togo. C’est un
détail que les honnêtes gens connaissent. Nier cette évidence, c’est nier
l’Holocauste. « Quand on a une ambition pour son pays, on porte cette ambition.
Et l’ambition ne se délègue pas. Oui, j’ai fait deux tentatives (à la
présidentielle ndlr), mais dans quelles conditions ? François Mitterrand
s’est présenté aux élections présidentielles en 1965, en 1974 et en 1981.
Jacques Chirac s’est présenté en 1981, en 1988 et en 1995 où il a gagné. Donc
les choses ne se présentent pas comme ça. On ne dit pas qu’il a fait deux
tentatives donc qu’il abandonne pour prendre quelqu’un de son parti ou
ailleurs. Je reconnais que la situation togolaise est complexe et peut amener à
penser à des solutions de ce genre. Mais ce n’est pas automatique »
a déclaré le président de l’ANC, montrant une fois de plus qu’il ne se ferme
pas à toutes stratégies pour provoquer l’alternance.
Alors,
s’il faut un plan sans Jean-Pierre en 2020, cela doit provenir d’une discussion
politique sérieuse sans contraindre l’ANC. Ce parti est libre de positionner et
soutenir le candidat qu’il souhaite pour les prochaines présidentielles. Il
faut rappeler que chaque parti politique a pour vocation de conquérir le
pouvoir et l’exercer. Ainsi, s’il faut qu’un membre d’un parti politique, de
surcroit, « candidat naturel » du parti d’opposition le plus implanté
au Togo, soit animé d’un désir de se mettre en veilleuse en faveur de quelqu’un
d’autre et au nom de l’intérêt supérieur de la nation, cela doit s’inscrire
dans une histoire d’amour que de haines. Du fait de leurs casseroles, Pascal
Bodjona et François Boko ne peuvent se définir dans un rôle de « messie »
pour le peuple sans le soutien de Jean-Pierre Fabre. C’est pour cette raison
que ceux qui tentent de faire monter dans la masse le front anti-Fabre doivent
vite se raviser, pour que le débat soit élevé. Certes, la politique est un jeu,
mais seules les âmes averties arrivent à se tirer d’affaires. Alors, par ces
temps de crise où les donneurs de leçon deviennent légion, parce que les
réseaux sociaux offrent désormais la possibilité à tous de se défouler, l’on
ferait mieux de recadrer l’ardeur de petits gens. La politique est avant tout
une question d’intelligence.
Au
demeurant, le mieux à faire aujourd’hui, est de réunir les pontes actuels de
l’opposition, notamment Jean-Pierre Fabre, Pascal Bodjona, François Boko et
Tikpi Atchadam pour trouver entre eux, celui qui se sent capable pour arracher
la victoire pour le peuple togolais en 2020 en s’unissant d’abord pour
l’adoption des réformes avant tout processus électoral au Togo.
Sylvestre BENI
Fabre et la présidentielle de 2020 : Élevons le débat !
