Depuis le 30 novembre dernier, tout traitement en
urgence d’un dossier d’immatriculation à la Direction des Transports Routiers et
Ferroviaires (DTRF) du Togo, est soumis au paiement d’une quittance de
vingt-cinq mille (25.000) FCFA. Ainsi en a décidé la Direction de la DTRF. Une mesure
qui nourrit des polémiques au sein de l’opinion alors qu’elle vise en réalité à
décourager la corruption dans le secteur.
« La Direction des Transports Routiers et
Ferroviaires porte à la connaissance des usagers que toute demande d’immatriculation
qui nécessite d’être traitée diligemment, doit désormais être accompagnée d’une
quittance de vingt-cinq mille (25.000) FCFA payable à la régie de la DTRF. Le
Directeur vous remercie de votre bonne compréhension ». C’est donc cette note d’information qui créée la
controverse, conduisant certains à faire croire à des initiatives de corruption
installées par la Direction des Transports Routiers et Ferroviaires.
Or,
en faisant une analyse approfondie de cette nouvelle mesure, l’on se rendra
compte qu’il s’agit plutôt d'une digue ou d'une barrière de corruption installée au sein de la
DTRF. Le phénomène tel qu’il se pratiquait avant est que « beaucoup viennent nous
mettre véritablement la pression. Ils introduisent le dossier d’immatriculation
et demandent qu’il soit traité d’urgence, parce que le propriétaire du véhicule
doit voyager dans les heures qui suivent. Aussi viennent-ils inventer des
histoires à dormir debout, faire croire que le véhicule appartient à une
personnalité influente (un haut perché, ndlr) et qu’il doit être rapidement immatriculé.
Même des transitaires jouent le jeu et la situation devient plus en plus embêtant, »
souligne-t-on à la DTRF. Aussi est-il de notoriété publique que ces genres de situation
sont souvent des occasions rêvées pour certains agents qui en profitent pour installer
un système de corruption en acceptant des pots de vin afin de satisfaire ceux
qui veulent un traitement rapide de leur dossier. « Le trafic d’influence ouvre souvent
la porte à la corruption. En fixant donc une taxe pour les demandes de traitements
diligents, on décourage l’exposition des agents à la corruption, »
explique-t-on à la DTRF.
Pour
ceux qui laissent croire que la nouvelle mesure est plutôt une ouverture à la
corruption au sommet de l’institution, la Direction des Transports Routiers et
Ferroviaires rassure : « Ces frais ne rentrent pas dans les
caisses de la DTRF, mais plutôt au Trésor Public directement. Nous avons des
guichets. Et à la fin de la journée, nous faisons les comptes et l’argent est
versé au Trésor Public ».
Voici
ce qui doit en réalité, rassurer les uns les autres.
Laure KADER
Direction des Transports routiers: Une nouvelle mesure pour décourager la corruption
