Tout est accompli pour les éperviers du Togo. Les
joueurs togolais ont trébuché face au Bénin ce 24 Mars 2 contre 1, disant adieu
à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Egypte 2019. L’espoir de tout un pays,
la mobilisation des supporters n’a pas suffi pour arracher la qualification des
mains des écureuils du Bénin plutôt sûrs d’eux-mêmes. Mauvaise campagne
éliminatoire pour le Togo. Ainsi venue l’heure des leçons et de grandes
décisions pour un avenir meilleur pour la sélection nationale.
C’était
enfin arrivé le grand jour, dimanche le 24 Mars 2019. Un jour, deux pays, une
même ambition. Avoir son quitus pour participer à la plus grande messe
continentale de foot. L’un à l’avantage du domicile, le Bénin ; et l’autre
peut surfer sur les grands noms qu’il regorge, il s’agit du Togo. Et dans ces
conditions, le 12e homme est déterminant et c’est ce que le Bénin a
su faire. Un stade plein à craquer. Oui, il fallait mutualiser les forces, maximiser
l’avantage de gagner.
16h
00 au Stade Général Mathieu Kérékou de Cotonou, débute enfin le match tant
attendu. Les Eperviers en maillot blanc, n'ont pas eu véritablement le temps de
bien s'installer. Puisque déjà à la 12e minute, ils encaissent un
but matinal sur une erreur défensive. Un but sur frappe de David Djigla qui a envoyé
Bassa Djeri dans le vide. Un coup dur pour le moral des éperviers qui ne
désarment pas jusqu’à la fin de la première partie de jeu. La reprise a plutôt présenté
un visage plaisant côté éperviers avec l’entrée en jeu de Fodoh Laba et de
Placca Fessou. Le jeu change avec des actions dangereuses dans la surface de
réparation béninoise. Moult efforts des Togolais récompensés par un but à la 71e
minute sur coup de tête de Shéyi Emmanuel Adébayor. L’espoir d’une probable
qualification renaît chez Claude Le Roy et ses poulains. Mais la mission
s'annonçait plus compliquée qu'on ne le pensait. Les éperviers avaient le choix
entre marquer un nouveau but pour se qualifier ou encaisser un autre but ou
garder le score en l’état pour être éliminer. Quoi de plus motivant pour
mouiller les maillots!
Le
destin en a décidé autrement. N'ayant plus été battu à domicile depuis près de
7 ans, les écureuils ont changé le marquoir à la 83eme minute par un but de
Steve Mounie devant lequel Bassa Djeri a encore une fois été impuissant. C’est sur
ce score que le M. Bamlak Tessema Weyesa a mis fin à la partie. Score final 2-1,
donnant ainsi la qualification aux écureuils du Bénin. A qui la faute ? Aux joueurs
qui n'ont pas fait le boulot ou au sélectionneur qui n'a pas réussi sa mission
? Ou encore c’est la Fédération Togolaise de Football qui a fauté ? Voilà
autant de questions dont les réponses constitueront un début de résolution du problème
qui mine le foot Togolais
Les leçons à tirer…
Primo,
pour cette éliminatoire, chaque équipe avait droit à 6 matchs. Trois (3) à
domicile et Trois (3) à l’extérieur. Les résultats ne sont pas fameux pour le
Togo. Les chiffres en disent long. Sur les 6 matchs, le Togo a fait 3 défaites,
2 matchs nuls, et seulement une (1) victoire. Un résultat qui pèse déjà trop
lourd pour tracer la voie de la non qualification. On ne peut prétendre se
qualifier avec de tel résultat. Claude Le Roy et ses éléments avaient eux-mêmes
compromis leur chance de qualification bien avant même la dernière journée.
Secondo,
sur ses trois (3) matchs à domicile où il faut gagner neuf (9) points pour se
donner plus de chance de qualification, le Togo a fait deux matchs nuls contre
la Gambie et le Benin et a chuté contre l’Algérie. Véritable paradoxe. Comment
une sélection peut prétendre aller à la CAN avec un tel résultat ? Le
Togo, mondialiste, fini dernier du groupe D. On n’est pas loin de remercier les
écureuils de nous avoir évités de justesse une honte nationale en phase finale
de Coupe d’Afrique comme c’était le cas en 2017. Avec une sélection qui a du
mal à gagner à domicile.
En
ce qui concerne les joueurs, il y a de quoi s’étonner. Il s’agit surtout des
internationaux. Ils ont le plus souvent l’espoir de toute la nation mais grande
est toujours la déception qu’ils infligent au public. En somme, ils ne donnent
pas le 2/3 de ce qu’ils donnent quand ils sont dans leurs différents clubs. Certes
de grands noms, mais la déception est répétitive.
L’autre
aspect, c’est la sélection togolaise elle-même. Elle est en effet, l’une des
sélections les plus instables de football. Embrouillamini, confusion, on ne
sait plus par quel mot expliquer l’attitude de Claude Marie François Le Roy à manager
la sélection. A chaque match, son lot de joueurs. Comment on peut construire
une équipe en divaguant dans le choix de ses joueurs. Si ce n’est pas la
mauvaise convocation, c’est le mauvais emplacement des joueurs sur la pelouse
ou carrément, claude qui s’embrouille dans son choix tactique. A-t-il perdu ses
réflexes de sorcier ? En tout cas, quand on parle de « sorcier
blanc », il n’en est plus un.
L’heure de la
reconstruction
C’est
fini pour la CAN 2019, et l’heure est de faire le bilan de la campagne et de
prendre de grandes décisions pour commencer à préparer les échéances à venir.
Reconstruire, rebâtir puis rebondir, droit être la prochaine ambition. Faire
table rase et établir une véritable ambition sur une durée conséquente avec un
football à la base avant d’espérer des résultants. Et quand on parle de
reconstruction, cela nécessite qu’on prenne de grandes décisions.
« L’objectif
est de qualifier le Togo pour la CAN 2019 » clamait Claude Le Roy depuis
sa prise de fonctions. Après 3 ans, on n’a pas besoin d’assez de temps pour prouver
la mauvaise performance du français à la tête des éperviers. Au total 26 matchs,
8 victoires, 8 matchs nuls, 10 défaites. Un bilan scandaleux, il doit en toute
tranquillité céder sa place à quelqu’un autre puisque l’objectif à lui assigné
dans son contrat selon lui-même n’est pas atteint. « Si on ne passe pas en Mars contre
le Bénin, ce sera la fin de mon aventure au Togo » affirmait le
sélectionneur à la fin de la lourde défaite face à l’Algérie en 5e journée. L’heure
est donc venue pour Claude de démissionner. Il a hérité d’une bonne équipe
quand il prenait la tête des éperviers, mais son égo et son orgueil, ne lui ont
pas permis la clairvoyance pour atteindre son objectif. Il est le sélectionneur
qui a le plus bénéficier de moyens mais quelle n’a pas été la déception. Il a
chamboulé tout sur son passage au point où lui-même n’arrive plus à se
retrouver. Plus besoin de réfléchir par deux fois sur son sort. Il quitte les
affaires donnant la chance au Togo d’exploiter à fond ses talents. Il a quand
même le mérite de révéler certains joueurs togolais mais c’est insuffisant. Le
meilleur cadeau qu’on puisse faire au public sportif togolais c’est de le
libérer.
L’autre
tête qui doit tomber, c’est bien sûr le capitaine des éperviers Emmanuel Adébayor.
L’histoire retiendra qu’il est le meilleur joueur que le Togo ait connu. Il a
même démontré le 24 Mars. Dans de grands matchs, les grands joueurs ont
toujours leur mot à dire. De bonnes choses, il en a beaucoup fait et il est
temps qu’il laisse la place aux jeunes joueurs. Il en est lui-même conscient du
fait du poids de l’âge. « Il se peut que ce soit mon dernier match,
qualifié ou non » déclarait le joueur il y a quelques jours avant le
match Bénin-Togo. Il a toujours sa place avec la sélection nationale mais pas
en tant que joueur.
Bassa
Djéri, l’actuel portier continue de tricher.
Il a été révélé au public sportif
togolais lors du match Algérie-Togo à la première journée de ces éliminatoires.
Mais force est de constater que ce gardien ne cesse de décevoir plus d’un. Il
est toujours dans les listes de Claude malgré sa mauvaise performance sur le
terrain. Ce ne sont pas les gardiens qui manquent au Togo. Il doit donc prendre
congé des éperviers histoire d’aller encore travailler et revenir plus tard
s’il en a encore envie, mais pas avec n’importe quelle forme. Les nouveaux
visages de la sélection doivent être de ceux qui veulent véritablement mouiller
le maillot et non des pieds nickelés.
Il
est temps pour le Togo de redéfinir ses ambitions pour revenir au-devant de la
scène. Prendre vite un nouveau sélectionneur qui reprendra un travail sérieux
basé sur le football à la base pour rebondir dans les années à venir sur le
continent. Adieu la CAN Egypte 2019, cap sur les éliminatoires de la CAN Cameroun
2021 pour les éperviers du Togo.
Xavier AGBEVE
Débâcle des éperviers : L’heure de grandes décisions
